Quand les touristes ne sont plus les bienvenus

tourisme de masse, ses impacts

Dernièrement, des plages ont été fermées en Asie du Sud-Est, des villes européennes comme Venise agissent pour limiter le nombre de touristes dans leurs villes et certains habitants de destinations touristiques ont protesté pour protéger leurs centres-villes du tourisme de masse.

Quelles sont les dernières nouvelles sur le tourisme de masse ? Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?  Les touristes ne sont-ils plus les bienvenus nulle part ? Voici un aperçu.

La plage de Léo dit stop aux bateaux

fermeture de la plage en thailande

Maya Baya , la plage thaïlandaise rendue célèbre par le film “The Beach” avec Leonardo di Caprio, sera interdite d’accès aux bateaux entre juin et octobre.

Le site, classé réserve naturelle, victime de son succès ?

Sur ce site époustouflant, les 5000 touristes quotidiens venant en bateau, ont eu un impact direct sur l’environnement et l’océan. Les coraux sont dévastés. Les autorités ont décidé de limiter le nombre de touristes venant à la plage par bateau, afin de permettre aux récifs coralliens de se régénérer. Ce n’est pas la première fois que la mesure est prise,  l’accès au site a déjà été limité pendant quelque mois en 2016 pour les mêmes raisons.

Les écologistes doutent que 4 mois de fermeture, soient assez pour permettre la régénération des coraux. Mais au moins, des mesures sont mises en place pour réduire l’effet négatif du tourisme de masse dans cette zone sur les océans.

Limiter le nombre de bateaux accédant à la plage sur une base annuelle ne serait-il pas une meilleure alternative ?

Plus les bienvenus à Boracay

Boracay fermeture

Le paradis philippin, Boracay, a été fermé par les autorités fin avril 2018 pour une durée de six mois. Une fois encore, l’impact environnemental justifie la fermeture de l’île. Depuis fin avril des bénévoles travaillent sur un nettoyage massif  des plages.

La raison de la fermeture de l’île ? Ses plages étaient devenues, selon le Président Duterte lui-même, une “fosse septique”. Le terme est extrême ! Mais il illustre le fait que les eaux usées y étaient déversées dans la mer par les restaurants et les hôtels depuis de nombreuses années. Sans oublier, les constructions trop proches du rivage.

Les hôtels et restaurants auront-ils un système de traitement des eaux adapté à l’issue de la fermeture ? Ou l’opération devra-t-elle être réitérée dans quelques années ? L’histoire ne nous le dit pas.

Quel impact aura la fermeture de l’île manu-militari pour les professionnels qui vivent grâce aux quelque 4 millions de touristes annuels de l’île et qui n’ont eu que quelques semaines pour se préparer à la fermeture?

On peut facilement imaginer que les professionnels du tourisme durable connaitront une période difficile. 

Rendre Venise viveable pour ses habitants

Tourisme de masse Venise

Traditionnellement, le week-end du 1er mai à Venise attire une foule de touristes. A cette occasion, les autorités italiennes ont décidé de réglementer la circulation dans certaines rues de la ville du célèbre carnaval en y installant des portiques d’accès. Il s’agissait de limiter le flux de touristes entrant dans le centre-ville et de leur interdire l’accès à certaines rues.

L’idée de limiter l’accès à la Cité des Doges avec un tel système de contrôle d’accès a eu un effet inattendu auprès de ses résidents. Certains ont manifesté leur mécontentement de voir leur cité se transformer en “Luna Park”.

Ce n’était pas la première tentative de la ville de limiter le nombre de ses visiteurs. Pendant le carnaval, les autorités ont restreint l’accès à la célèbre cérémonie du « vol de l’ange » à 20 000 personnes au maximum.

Taj Mahal, entrée limitée pour les résidents

Trop de touristes au Taj Mahal

Entre 10 et 15 000 visiteurs par jour. C’est le nombre de personnes qui vont au célèbre Taj Mahal. Parfois, pendant les week-ends, le nombre de visiteurs atteint le nombre record de 70 000 personnes.

Résultat : Les fondations du palais sont soumises à une pression trop forte, ce qui met le bâtiment en danger.

Pour palier au problème, les autorités ont décidé de limiter l’accès au bâtiment pour les locaux (et non les visiteurs étrangers) à moins qu’ils ne soient prêts à payer le même prix que les étrangers pour y entrer.

Equitable ? Pas sûr ,  pourquoi les locaux devraient-ils payer le prix des effets du tourisme dans leur région.

D’autres destinations veulent limiter le tourisme de masse

Mesures contre le tourisme de masse

 

Récemment, certains sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO comme Cinque Terre en Italie ou Dubrovnik en Croatie repensent leur façon d’accueillir les touristes. Ils ne veulent pas les interdire, mais veulent limiter le nombre de personnes qui y accèdent.

Dubrovnik, très prisée par les croisièristes et les fans de Game of Thrones, a choisi limiter le nombre de touristes à 4000 par jour. Le double de ce que lui recommande l’UNESCO. Cinque Terre, a fermé certains chemins de randonnées, et à crée une application mobile permettant aux visiteurs de connaitre les sentiers “embouteillés” pour éviter qu’ils ne les empruntent.

D’autres mesures ont été entreprises pour limiter le nombre de touristes dans certaines villes européennes. Majorque, vient récemment de s’ajouter à la liste des villes espagnoles qui veulent interdire la location de logements particuliers.

D’autres destinations ont choisi des méthodes plus “farfelues”:

  • Enlever les bancs dans les rues de Venise
  • Arroser les rues et les places pour éviter que les touristes s’y installent pour pique-niquer (à Florence, notamment)
  • Limiter le nombre de boutiques touristiques dans certaines rues d’Amsterdam

Repenser le tourisme, l’alternative?

Il est évident que le tourisme de masse a des impacts sur l’environnement, la culture et le patrimoine, mais aussi sur les résidents. Le tourisme de masse n’est pas durable, mais l’interdiction des touristes peut avoir des effets dévastateurs sur des destinations dont c’est la première économie.

L’équilibre doit être trouvé et en tant que voyageurs durables, nous devons en être conscients.

Voyager durable, c’est aussi repenser sa façon de voyager! Continuer à découvrir le monde,  respecter les cultures, préserver le patrimoine et l’environnement, être conscient que nous avons un impact.

Voyageons avec un impact positif !

Les sources qui nous ont permis de rédiger cet article
Les tourisme de masse à Venise et dans d’autres destinations du monde :Les portiques de venise – Arrêté officiel, Article RTL, Tourisme à Amsterdam, Parc National de Cinque Terre
Plusieurs articles sur Boracay (en Anglais): Annonce officielle, Article de Time, CNN, parle de Boracay
Maya Baya : Article du Figaro, Article de BBC (en Anglais)
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