Favoriser l’échange, tout en participant au développement durable des communautés visitées, constituent les objectifs mêmes du concept de voyage solidaire.
Le tourisme responsable le rejoint sur certains points.
Ces deux formes de tourisme alternatif privilégient les échanges culturels avec les populations des territoires d’accueil.
Dans cet article, on vous parle plus précisément en quoi consiste cette façon de voyager autrement, ses enjeux et ses intervenants.
Définition et origine
Le tourisme solidaire est un mode de voyage alternatif, qui privilégie le respect de la culture et de l’environnement des destinations d’accueil, tout en participant à des projets visant à améliorer les conditions de vie de ses habitants.
Il y a un peu plus de 10 ans, des voyageurs ont commencé à se sensibiliser davantage aux communautés d’accueil et à rechercher plus d’échanges interculturels.
Des agences telles que Vision du Monde se sont spécialisées dans ce domaine et des associations comme L’Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire ont vu le jour, pour regrouper des organisateurs particulièrement enclins à s’engager dans une démarche de solidarité internationale.
Comment marche le volontariat en voyage ?
Dans le voyage solidaire, les agences, les voyageurs et les communautés forment un partenariat triangulaire, qui s’investit dans différents projets sociaux et environnementaux.
Ces voyages ne regroupent que quelques personnes, et les destinations choisies sont généralement situées en-dehors des infrastructures touristiques.
Une partie des bénéfices perçus par les organisateurs est consacrée à combler différents besoins tels que :
- l’achat de fournitures scolaires
- l’installation de l’électricité ou de panneaux solaires
- l’accès à de l’eau potable
- ou encore des subventions pour des cours de langues
Certains projets peuvent être spécifiquement orientés autour de la protection de l’environnement et de la biodiversité. C’est ce qu’on appelle l’éco-volontariat.
Par exemple, des projets éco-responsables sont organisés au Botswana, pour maintenir une réserve naturelle privée de 5000 hectares.
Le travail des participants implique la maintenance des points d’eau naturels et artificiels, l’éradication de plantes nuisibles introduites par l’homme, le creusage de canaux, le retrait de vieilles clôtures barbelées représentant un danger pour la faune sauvage…
Aux Galapagos, un partenariat avec les autorités du Parc national des Iles a permis la création de projets axés sur la préservation de la faune terrestre et marine de cet archipel.
Peu importe le type de mission de volontariat, en dehors de leurs missions les voyageurs sont aussi incités à encourager l’économie locale. En faisant, par exemple, appel aux services des guides natifs de la région visitée, ou à favoriser les commerces d’artisanat et les restaurants locaux.
Il s’assure également que les montants dépensés profiteront directement aux communautés locales et amélioreront concrètement leur qualité de vie.
Ce mode de voyage alternatif s’avère tout aussi enrichissant pour le voyageur que pour la communauté qui l’accueille.
Il peut vraiment découvrir un pays ou une région, plonger au cœur des valeurs et de la culture de ses habitants, tout en développant avec eux des relations saines et équitables basées sur la confiance.
La proximité avec les voyagistes sur le terrain lui permettra, à son retour, de suivre l’évolution des projets auxquels il a collaboré.
Les destinations où on le pratique le plus
Plusieurs destinations attirent des touristes intéressés à passer leurs vacances de manière solidaire.
Le Maroc, le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal et Madagascar accueillent surtout des voyageurs francophones.
Les autres destinations les plus prisées pour le tourisme solidaire sont :
- Le Mexique
- l’Équateur
- la Bolivie
- le Pérou
- la Thaïlande
- le Laos et d’autres pays d’Asie du Sud-Est
Avant de partir, les pièges à éviter…
Avant de vous engager comme voyageur “solidaire”, assurez-vous de vous adresser à des organismes reconnus qui proposent ce type de voyage.
Ils seront en mesure de répondre aux questions que vous pouvez vous poser concernant les limites des missions organisées :
- Cette région est-elle déjà très fréquentée par d’autres organismes humanitaires ?
- Les projets exigent-ils une demande accrue de ressources ou de denrées non disponibles sur place ?
- Ces actions risquent-elles de générer un surplus de déchets ou d’émission de gaz à effet de serre difficile à traiter ?
- Quant aux initiatives entreprises, bénéficieront-elles aux communautés locales à long terme ?
Il demeure essentiel que le travail des voyageurs solidaires ne risque pas d’enlever aux habitants des possibilités d’emploi et qu’il participe à la création de nouvelles ressources.
Assurez-vous de bien étudier les projets disponibles et de comprendre ce qu’implique votre rôle dans ces missions.
Les voyageurs solidaires intéressés au bien-être des animaux sont parfois attirés à apporter leur soutien dans des sanctuaires fauniques.
Ici encore, il convient de vérifier s’il ne s’agit pas d’un sanctuaire qui exploite les animaux.
Si vous souhaitez participer à des missions auprès d’enfants dans des orphelinats, il faut savoir que ces jeunes sont souvent tentés de reporter leur besoin d’affection sur des voyageurs solidaires, qui remplissent une mission temporaire.
Le moment des adieux, pour vous comme pour eux, peut s’avérer très difficile.
Les organisations solidaires et humanitaires recommandent de privilégier les projets qui ont pour but d’aider les enfants à rester avec leur famille ou à les relocaliser dans un milieu d’accueil qui soit favorable à leur épanouissement.
Avez-vous déjà fait un voyage solidaire ? Partagez votre expérience avec les autres voyageurs en commentaire.